En 1941, Bazaine est l’un des organisateurs de l’exposition Vingt jeunes peintres de tradition française, première manifestation rassemblant, sous l’Occupation, des peintres d’avant-garde. Après refus d'un certain nombre de galeries, la galerie Braun, 18 rue Louis-le-Grand à Paris, accepta le risque de l'exposition.
L'exposition, dont le vernissage a lieu onze mois après le début de l'Occupation allemande, le 10 mai 1941 à la galerie Braun, réunit des peintures de Jean Bazaine, André Beaudin, Paul Berçot, Jean Bertholle, Francisco Bores, Lucien Coutaud, François Desnoyer, Léon Gischia, Charles Lapicque, Lasne, Lucien Lautrec, Raymond Legueult, Jean Le Moal, Alfred Manessier, André Marchand, Édouard Pignon, Suzanne Roger, Gustave Singier, Pierre Tal Coat et Charles Walch. Le nom de Maurice Estève figure également au catalogue, mais aucune de ses toiles n'est présentée.
Charles LAPICQUE devient l’un des théoriciens du groupe des Jeunes peintres de Tradition française et exerce une profonde influence sur les peintres de sa génération.
"Vingt jeunes peintres de tradition française", titre général destiné à rassurer l’occupant. C'était à la fois une vérité et une supercherie. Il y avait le mot "française" d'une part, ce qui voulait dire que la tradition française existait et en même temps le mot "tradition" servait à ce que les Allemands ne se méfient pas trop.
C’est la première manifestation de la peinture d'avant-garde française qui résiste ouvertement à l'idéologie nazie de l'« art dégénéré ». Elle rassemble la plupart des artistes qui, moins d'une dizaine d'années plus tard, développeront la peinture non figurative.
Cette exposition entrera dans l'histoire, attestant la persistance de l'art contemporain français, et présentant les œuvres, de ces "jeunes" peintres âgés de trente à quarante-cinq ans, qui vont jusqu'à la Libération, mais également un peu après, composer cette "avant-garde" se réclamant tout à la fois d'une "tradition française" et d'une certaine conception de la modernité.
Bon nombre des « Vingt jeunes peintres » participeront, auprès de Gaston Diehl, à la création du Salon de Mai en 1943.