Marc Janson

Exposition Galerie L’ISBA / art contemporain – Perpignan
Marc JANSON - Dans le vent catalan
peinture 1953-2010
du 28 novembre 2014 au 30 janvier 2015

Galerie L'Isba - 19 avenue des Palmiers 66000 Perpignan
www.lisba.fr

 

Né en 1930
Vit et travaille à Paris.

Sélection d'expositions récentes

1992 Galerie Gianna Sistu - Paris.
1993 Galerie Redaar Sweas - Singapour.
1995 Galerie Armand Zerbib - Paris.
1998 Galerie Artuel et Broomhead Junker - Paris.
2000 Galerie Nicolas Deman , Paris .Espace Apcis ,Maisons Alfort. Galerie Triangle, Paris.
2004 Galerie Europe, Paris.
2005, 2006 Galerie Michel Broomhead, Louvre des Antiquaires, Paris, Deauville.
2011, 2013 Musée Ingres, Montauban, Musée d’Art Moderne de la ville de Paris, Galerie Boulakia, Paris.

 

Marc JANSON est né en Belgique dans une famille française.
Il arrive à Paris en 1948 et étudie à l'École du Louvre. C'est à partir des années 50 qu'il se consacre uniquement à la peinture et produit une œuvre abondante et originale qui se démarque des courants et des différents mouvements en " isme " qui ponctuent l'histoire de la peinture pendant un demi-siècle ; de la " mort de la peinture " à son resurgissement.
Associé par Patrick Waldberg à une filiation surréaliste, on dirait volontiers que c'est un esprit poétique qui caractérise la peinture de Janson. En témoignent les titres des tableaux empruntés aux poètes, mais surtout cette qualité de " faire, de créer, de révéler " un monde étranger aux formes que nous lui prêtons.

 

Marc JANSON, un monde habité

" Les peintures de Marc Janson constituent dans leur suite une forme que la musique est seule d'ordinaire à connaître : le thème et les variations. " Roland Barthes. (Préface catalogue exposition, galerie Weiller, 1964).

" Marc Janson, ce que je voudrais dire, presque à première vue, de sa peinture, c'est qu'au pur sens du mot, elle m'enchante et me donne un curieux bonheur en captivant mon œil dans ses grands et gracieux espaces. Comme dans un rêve !(...) Nous avons l'illusion d'entrer dans un monde fantastiquement familier (…) Foisonnements optiques au-dessus desquels les ciels sont coupés par une ligne d'horizon, paraissent habités de fantasmagories que j'entends (plutôt que je ne les vois) comme des appels amoureux, guerriers, révolutionnaires, à la manière de ceux qui parfois résonnent au ciel des grandes symphonies de Beethoven . (…) Une sorte de Cosmos Musical. On est tenté de voir en eux une peinture de Genèse, autrement dit une vaste évocation de la naissance d'un univers. (...) Cette fraîcheur et cette grâce, cette prédominance impérieuse du jamais vu sur le familier, cet aspect convulsif de la substance, ces sonorités angéliques des tons chauds et froids en parfait accord avec le moment mystérieux où l'informe est en train de prendre des formes.

Le but, qui demeure celui de tout artiste digne de ce nom, le couple de la beauté (force) et de l'originalité (vertu), est atteint sous nos yeux d'une touche fulgurante. Je souhaiterais que l'on s'en aperçu ! " André Pieyre de Mandiargues. (Préface du catalogue de l'exposition « Janson ». Galerie Attali, Paris. 1976).

" Des paysages fantastiques qui s'ouvrent en grottes, en cratères, en échappées sur la mer, renvoyant au XVIe flamand d'Henri met de Bles. Ses paysages de rochers, de grottes, sont articulés autour d'une percée, d'un lac, d'une nuée, d'une colonne de feu. Les montagnes, les récifs sont faits de minutieux assemblages de traits, de pointillés, de zigzags colorés, d'astragales, de serpentins, de fleurs et de poulpes miniaturisés, dont les huiles virevoltantes sont assourdies et dont le noir est banni ; ils épousent les formes de bayadères, de licornes comme des décors de Gustave Moreau. L'atmosphère est celle de l'apesanteur, aérienne ou maritime, avec ses voiles de méduses, ses érections d'hippocampes, ses arabesques et ses points. " (Dictionnaire Gründ).

 

Marc Janson, dans le vent catalan

Marc JANSON, a été longtemps un familier des Pyrénées Orientales et le village de Llauro est toujours fortement présent dans la mémoire de ses enfants.
Mais, avant Llauro, dans les années 50, Marc Janson et sa femme Claude avaient pris l’habitude de passer l’été à Collioure. C’est à Collioure, qu’il a découvert à 18 ans, que Janson est tombé sous le charme du Roussillon.

En 1954, ce fut l’été Picasso, omniprésent avec sa cour, comportant entre autres la veuve du sculpteur Manolo, que les pêcheurs regardaient d’un œil soupçonneux " Es une donne que fume ". Nous avons vu Picasso, à la terrasse des Templiers, faire, en une heure environ, à l’encre de chine avec une plume baveuse qu’il essuyait constamment 20 ou 30 portraits du poète Marc Sabatier-Levèque, qui lui avait été recommandé par André Malraux. Les dessins étaient recueillis au fur et à mesure pour son fils et chauffeur Paulo, sauf ceux destinés à orner l'immense poème : Oratorio pour la nuit de Noël, de Marc Sabatier-Levèque.

Pendant ce temps-là, naissaient très modestement, sous la tonnelle d’Etienne Espériquette, et ensuite dans un grenier prêté par René Pous, les premiers tableaux abstraits de Marc Janson.

C’est à Llauro, encore, que " l’ange du bizarre " est entré dans la peinture de Janson. Pendant ce temps, à Paris, Patrick Waldberg, commençait à voir en lui un descendant du Surréalisme, en l’exposant à la Galerie Charpentier : (" Le Surréalisme, histoire, sources, affinités ", 1964). Par la suite, il lui fit la place que l’on sait dans la plupart de ses écrits, notamment dans " Les demeures d’Hypnos " dans lequel un chapitre lui est consacré.

Revenu à Paris dans les années 70, les tableaux de Janson, sont pleins de citations, empruntées au Roussillon : à l’air et à la lumière où circulent les Diables Véloces de la Tramontane."