Lucien Coutaud

L'eau qu'il met en bouteille reste bleue, même à petite dose. C'est le signe des poëtes.
Jean Cocteau, à propos de Lucien Coutaud, lettre à André Fraigneau, 8 juillet 1926.

 

Lucien Coutaud est plutôt le jeune frère des hommes de mon âge, ceux que la critique, pour sa commodité, appelle les "poètes de la rue Ravignan". Ces poètes ne sollicitaient pas laborieusement l'absurde, mais, admettant que tout lyrisme comporte une part d'absurde, ils voulaient accueillir plus franchement qu'on l'avait jamais fait avant eux toutes les images qui naîtraient d'une première image. […] Je conseille, si l'on veut bien aborder Lucien Coutaud, de laisser de côté toute préoccupation de critique du sentiment. Qu'on se demande seulement si c'est bien peint, si c'est de la bonne peinture.
André Salmon, La Revue de France, Neuvième année, Tome Quatrième, Juillet - août 1929.

 

Tout est silencieux, et le ciel immuablement bleu. De quelque côté que l'on tourne ses regards on ne rencontre au-dessus des maisons, des paysages, que ce bleu de ciel, sans un nuage. [...] Des chevaux de carnaval, montés par des femmes, caracolent parfois, à droite ou à gauche, tout près de la lisière de bois où cesse le monde ; il arrive même que l'un d'eux, messager blanc, entre sans façon dans une chambre où agonisait une jeune fille pour lui apporter la guérison.
Marc Bernard, Lucien Coutaud, La Nouvelle Revue Française, 1er mai 1934.

 

Patiemment Coutaud complète le monde, d'une parfaite unité, qu'il a rêvé et entrepris [...]. C'est un monde rigide, métaphysique et parfois agressif où l'homme semble soumis à l'hostilité d'un destin inexorable.
Georges Limbour, Lucien Coutaud, Dimanche Paysage, 5 août 1945.

 

Cette découverte de la métamorphose est certainement un des apports les plus originaux de Coutaud. [...] Il est évident qu'un peintre, tout au moins durant une même période, ne peut étudier qu'un nombre restreint d'objets. Il doit s'y tenir s'il veut en expliciter toutes les qualités plastiques. Le choix de Coutaud n'est pas indifférent : le corps humain au milieu de quelques objets usuels : le pain, l'armoire à glace, l'escalier, le fer à repasser (électrique de préférence), la lampe à pétrole.
René Guilly, Lucien Coutaud, Juin, 21 mai 1946.


 
Coutaud propose un monde qui est voisin de celui des rêves.  
Philippe Soupault, Les Lettres françaises, 24 janvier 1947.

 

Coutaud travaille chez lui, dans un bâtiment comme une montagne de béton creux, gris et inquiétant, là-bas, près de la Porte du Sud. Coutaud, homme du Sud, se fabrique son monde et se moque de l'autre. Coutaud n'a pas de temps à perdre : il peint les hommes tels qu'ils devraient être, aux autres de les peindre tels qu'ils sont ; de toute façon leur état actuel n'est pas satisfaisant, comme disait Guy Fawkes à la veille de la Conspiration des Poudres.
Boris Vian, Lucien Coutaud, supplément à Derrière le Miroir, novembre 1948.

 

Coutaud, c'est peut-être tout le surréalisme français avec les questions sans cesse posées et reposées, mais en dehors du mouvement. [...] Tous les problèmes sont jugés d'un point de vue plastique et la littérature que souvent on lui reproche est peut-être dans l'intention préliminaire ou dans le titre, mais jamais dans l'oeuvre. Coutaud ne se cache nullement de ses goûts et la place même qui est la sienne, solitaire, dans une avant-garde qui sent le soufre et a su rester d'avant garde, est le symbole de cet art fait pour la rareté et par la rareté.
Jean Bouret, Arts, 8 juin 1951.

 

Lucien Coutaud dans les montagnes qui brisent son horizon, amoncelle des figures sableuses pétries d'algues marines, tandis que s'approche d'un lac de mercure un personnage à perruque poudrée que noue un catogan ; son dos fluet s'entrouvre et laisse apercevoir le trésor cruel qui brûle d'un même amour son corps et puis son âme : le Château du Marquis de Sade.
Jacques Perrin, Lucien Coutaud, Art-Documents, février 1952.

 

Ce qui frappe dans la peinture de Lucien Coutaud, c'est la permanence de l'élément féminin. L'homme se fond dans une nature qui toute entière exprime l'élément féminin. [...]
La peinture de Lucien Coutaud est le souvenir des formes qui se confondent, s'enchevêtrent, se nient, s'anéantissent, et demeurent - traversées - l'eau, l'air, la terre et les corps sans visages.

Georges Charbonnier, préface à l'exposition Coutaud, Musée Galliera, Paris, 1962.

 

Je suis très sensible au lyrisme insolite de la peinture de Coutaud. Son imagination nous entraîne dans des régions singulières où tout se mêle, tout s'organise selon une vérité qui n'est pas celle de tous les jours. Les êtres vivants sont aisément des machines, et les machines des êtres vivants.
La lumière de ses tableaux est celle qui convenait pour éclairer les scènes qu'il décrit. Corrida inattendue au bord de la mer, plages normandes peuplées de baigneuses. Et puis, il y a toutes les histoires du Cheval de Brique. C'est une invitation à un voyage impossible.

André Warnod, Le Figaro, 28 juin 1954.

 

Sur des plages, des femmes dont le visage est une fleur dansent un ballet mystérieux au seuil d'une aube rosée tendre comme un souvenir.
Jean Bouret, Les Lettres Françaises, 14 au 20 mai 1959.

 

Des filles-fleurs s'érigent sur des fonds marins d'un glauque perfide. Demoiselles d'août dont le cache-sexe est un poisson transparent, mannequins dont les robes sont faites de pensées à tête de mort, oiseaux «qui ne s'envoleront jamais» et dont les cous s'achèvent en corolles, s'exercent à l'érotisme et à l'envoûtement. Des tons faux troublent exprès la paix du tableau et contribuent comme certain mauvais goût, voulu lui aussi, à créer le climat enchanteur où se complait [...] un de nos seuls peintres-poètes.
Claude Roger-Marx, Le Figaro Littéraire, 16 mai 1959.

 

Les femmes qu'il promène sur les plages de Deauville sont élancées, presque aériennes. Leur corps est à peine humain, sauf, il est vrai, quand elles laissent voir sans pudeur la partie la plus charnue de leur personne.
A part  cela,  elles sont faites d'un curieux assemblage d'étoffes dont les tons chauds enchantent sa palette.

René Barotte, Paris-Presse L'Intransigeant, 20 février 1962.


                                                                                                                                    
Les "Femmes-Fleurs sur les planches à Deauville", aux corps insolites dont les formes élégantes, toujours séparées en trois, sont vêtues de longues robes découpées avec une incroyable minutie laissent, dans d'autres toiles, la place à des tentes déchiquetées, vides, rappelant les dominos d'un bizarre carnaval.  
Maguy Furhange, Nice Matin, 22 février 1962.

  

Depuis longtemps, déjà, je peins les formes et les couleurs d'un monde imaginaire, tout d'abord tragique par suite des angoisses passées, puis surnaturel, irréel, certains disent même, magique. Cet univers je le porte en moi depuis toujours. J'aime donner un nom à chacune de mes peintures. Bien souvent, j'ai songé, et je songe encore, qu'en juxtaposant dans un certain ordre tous les titres de mes toiles, j'arriverai à composer un poème. […] Mon travail ne tardera pas à être envahi d'une nouvelle lumière, d'une matière différente que j'ai découverte sur la terre, dans la mer et les cieux normands que je puis contempler de mon atelier du "Cheval de Brique" à Villerville-sur-Mer. Ce nouveau lieu d'observation entraînera un élargissement, un épanouissement de mon champ visuel et de ma sensibilité. Des thèmes particuliers, méridionaux et cathares, Montségur, Quéribus et Roquevaire de Sauve, le pays des fourches d'alisiers en bénéficieront. Les peintures où se retrouvent les taureaumagies qui me poursuivent depuis mon adolescence, conçues proche de la Manche, prennent une nouvelle intensité, entre autres celle qui est dédiée au Sar Péladan. Parallèlement aux taureaux composés de formes humaines enlacées, des navires surgissent çà et là, eux aussi, apparentés aux taureaux par leurs enchevêtrements charnels. Et ce n'est pas fini, parce que "La jeune fille au bateau" va nous conduire aux poissons de l'estuaire ou d'ailleurs. Pourquoi ces affinités entre taureaux, bateaux et poissons ? Tout simplement parce que gens de plage, gens de l'intérieur, poissons, navires et souvenirs taurins parviennent à ne plus faire qu'un tout qui se correspond, se mélange et s'emmêle, impressionné par l'air marin qui l'entoure. Pendant la période des poissons surgissent des têtes accompagnées de pensées et d'iris. Il y a peu de visages dans mon oeuvre, un visage est une chose si grave à regarder, à toucher, à manier, mais parfois l'envie me prend de peindre l'un d'eux. Et cela me conduit à l'apparition des oiseaux surmontés d'une fleur en place de tête : les oiseaux sont par leurs couleurs des fleurs volantes. Un groupe de ces fleurs volantes regarde l'arbre, le cèdre qui vient ponctuer à souhait la toile. Mais un arbre sans descendance n'est pas un arbre : "Les soeurs du cèdre" viennent pour ensuite laisser la place aux "Dames du cèdre" qui se sont transformées en iris et pensées superposées pour le plaisir de ce vieux compagnon. Revenons sur le rivage, peuplé de ces femmes à marée basse. Ces femmes-fleurs m'ont servi à composer trois panneaux de tapisserie, qui ornent le paquebot "France". Quelques fleurs encore avec ce Cavalier du dimanche et ce visage d'orientale. On retrouve encore des femmes-fleurs, dans cette série de toiles sur "les planches" qui bordent la plage de Deauville et où estivantes, baigneuses et curieux apparaissent et disparaissent derrière leurs cabines en toiles de couleurs. A nouveau ces personnages surgissent du lointain marin, du proche des vagues, pour venir s'inscrire sous la présence d'une main, le tracé d'un bras, le volume d'une poitrine ou d'une longue jambe. Après ces vues des planches et des êtres qui les peuplent, le silence se fait, le sable se vide, les vents, les pluies et les nuits chasseront ces souvenirs jusqu'à la prochaine saison. Les véritables habitants reprennent enfin possession du sol de leurs plages, pour y poursuivre leurs travaux inutiles. Les faucheurs de vagues affûtent leurs faux, comme ceux qui fauchent les blés dans les prés.
Lucien Coutaud, 1962.

                                     

La peinture de Lucien Coutaud est le souvenir des formes qui se confondent, s'enchevêtrent, se nient, s'anéantissent, et demeurent - traversées - l'eau, l'air, la terre et les corps sans visages.
Georges Charbonnier, préface à l'exposition Coutaud, Musée Galliera, Paris, 1962.

 

[...] Il a toujours existé, hors du mouvement surréaliste, des artistes indépendants, isolés, marginaux, dont la recherche est parallèle. [...]
Patrick Waldberg, Préface au catalogue de l'exposition "Le Surréalisme. Sources, Histoire, Affinités", Galerie Charpentier, Paris, 1964.

 


Si je suis attiré par un corps, ce n'est pas par l'ensemble qui, presque toujours, est banal, comme répété à peu de chose près, à des milliers d'exemplaires, mais par un des fragments de ce corps. Un doigt de pied, le pouce d'une main, un oeil, la partie rare d'un mollet.
Ce choix déclenche en moi, en ma main, la construction, la composition et l'élaboration de ce personnage mêlé aux végétaux, aux minéraux, à l'eau et au ciel, perçus de la même manière, il formera ce tout, cet insolite mystère que j'aime à peindre.
En définitive, j'aime être étonné moi-même par ma toile. Sinon, je suis certain de n'avoir pas atteint le but.

Lucien Coutaud, 1964.

 

Je fais dessins et gouaches sans propos précis. Je les laisse venir. Je les retrouve ensuite, je les examine pour les reconnaître. Il arrive évidemment que certains m'entraînent vers une toile pour s'y installer plus confortablement. C'est d'ailleurs avec un pinceau que je dessine, et avec de l'huile. Je tiens à garder en dessinant la sensation de peindre. [...] J'ai un grand goût pour la gouache. L'air normand lui conserve longtemps son humidité. Ce qui permet de la travailler plus longuement. Tandis que l'huile, en Normandie, sèche tout de suite. On vit dans le mystère...
Lucien Coutaud, 1964.

 

Un mot qui ne me gêne en rien et que j'apprécie fort est le mot érotisme qui est souvent employé vis-à-vis de mes toiles. Sans l'érotisme, l'art n'aurait plus grande signification.
Lucien Coutaud, 1969.

 

Toutes ces toiles sont admirablement peintes [...] ; ses compositions doivent d'ailleurs une grande partie de leur pouvoir de fascination et de leur puissance poétique à cette manière qu'à le peintre de doser les gris, de hachurer les ocres, de créer de subtiles transparences, de découper les formes ou, tout au contraire, de les noyer dans l'espace, de les nimber, de les effilocher comme si elles étaient attaquées par le vent qui déchire, le sable qui érode, par l'eau qui glace ou le brouillard qui dissout. […] Et si les plages ocellées de flaques de ciel gardent l'image des marées que le peintre admire depuis son atelier, les souvenirs imposent leurs visions et viennent se décalquer, en surimpression : ainsi sous le ciel normand naissent comme par enchantement les "cirques de l'estuaire", les "faucheurs de vagues", les "chapeaux de mer", ou les corridas que l'aficionado Lucien Coutaud aime à recréer ; ce dramaturge de l'insolite, dans ses dernières oeuvres, retrouve en songe ses souvenirs nîmois et compose alors des créatures en empilant curieusement des maisons aux toits de tuiles romanes, ponctuées de ruelles étroites et ombreuses, de lucarnes et de fenêtres, sommées de têtes de taureaux ; il se plait aussi à intégrer dans ses toiles récentes des oreilles, des yeux et des mains : mains ouvertes montrant des paumes ciselées en forme de pubis, mains en forme de griffes ou de serres, fermées sur leur secret ou désignant, l'index pointé, une invisible cible ; elles deviennent tour à tour visage ou ventre, comme dans "Une magicienne" peinte en 1968, curieusement anthropomorphe malgré sa tête végétale...
Paul Duchein, «L'univers magique de Coutaud», 4 septembre 1969.

 

Les surréalistes ? Coutaud les a bien connus. Il a fréquenté Breton, Aragon, Eluard qui avait sa préférence. Il rencontre encore parfois Soupault, «mais je n'ai jamais appartenu au groupe surréaliste, pour des raisons politiques, à cause du caractère difficile de Breton et parce que j'ai toujours voulu rester indépendant». Cette indépendance, Coutaud la vit. Il ne la revendique pas. [...]. «Tout ce que je vois, tout ce qui m'entoure me sert pour mon travail. [...]». La vie, «Je l'aime, oui, je la supporte, je ne veux pas dire que j'en profite, car j'ai horreur de tout ce qu'il y a dans ce mot». [...]. On traverse à nouveau le jardin où Coutaud se plait à vous faire admirer la beauté des arbres, le cèdre en particulier dont il regrette qu'il ait été déserté par la famille de corneilles qu'il aimait à y voir s'ébattre.
Guy Pacheu, «Un moment avec le peintre Lucien Coutaud», 1er septembre 1970.

 

Peindre un corps masculin ou féminin, pour moi c'est la même chose. Tout dépend comment je les regarde. En contemplant simultanément un corps féminin et masculin, on peut arriver à la vision parfaite de l'hermaphrodite.
Lucien Coutaud, interview publié dans Galerie, juillet-août 1972.

 

Le surréalisme a enseigné à Coutaud l'art des apparitions et celui des révélations.
André Thirion, projet de préface pour le catalogue de l'exposition Lucien Coutaud à la Galerie Françoise Tournié, 1974.

 

En refusant le visage le témoin ne dévoile qu'un objet. Tout angle sur la créature en interdit l'approche. Seins et sexe sont offerts à soi-même par Tantale qui accepte ainsi la proposition permanente du féminin : le refus.
Georges Charbonnier, préface à l'exposition Coutaud, Galerie Françoise Tournié, Paris, 1974.

 

[...] Mes personnages se sont engendrés les uns les autres. Je suis passé d'une certaine forme à une autre. Pourquoi ? Je n'en sais rien. [...] L'oeil cruel qui vous regarde dans mes tableaux, c'est sans doute une libération pour moi. Je crois que ma vraie nature s'exprime par la peinture. Une nature que je ne connais peut-être même pas. [...] Très souvent mes corps sont scindés en plusieurs parties. C'est une idée de la mise en cause du corps, qui cherche à la détruire, à la corroder, à la ronger, à l'agresser, à la transpercer, peut-être pour trouver un corps nouveau qui me plairait beaucoup plus. [...] J'aime peu le visage. Je préfère les visages sans bouche, sans oreilles, sans yeux, des masques. Très souvent le corps lui-même s'effiloche, on dirait que le vent l'emporte, qu'il s'en va par morceaux. Il y a une espèce de volonté de détruire, de scinder un corps (récemment j'ai peint des corps sans bras), ou de sectionner les membres, de les regarder se promener comme s'ils étaient en apesanteur. [....] Une chose vous conduit à l'autre, une sorte de ballet de l'imaginaire, un grand ballet. Je suis réfugié dans mon rêve. Je me réfugie dans ma peinture, dans mes dessins, dans mes gravures : c'est un excellent refuge, c'est une très bonne caverne. On peut respirer tout de même, mais on est à l'abri de la pluie, du froid, de la vie. Mais j'y participe quand même, bien entendu. J'aime beaucoup la pluie. [...] Quand je travaille, je vois l'eau tomber sur la mer. L'eau du ciel lave tout. Il ne reste que l'érotisme, le rêve, la mort, tout ce qui me tente.
Lucien Coutaud, Entretien avec André Parinaud, Galerie - Jardin des Arts, mai 1974.

 

Coutaud, ou Seul le rêve rend le réel réel. [...] Il nous plaît assez de songer à Coutaud comme à un novateur exceptionnel, au niveau de la conception, précisément, de l'image.
Alain Bosquet, préface à l'exposition Coutaud, Galerie des Grands Augustins, Paris, 1976.


 
Débris de rêves, fragments du réel, mêlés aux visions d’un poète, tel se présente dans sa continuité l’œuvre de Lucien Coutaud.
Jean Binder, Notes pour une exposition, 2004.

 

Le peintre le plus important à avoir travaillé sur la Côte fleurie, depuis Boudin et Monet.
Chrstophe Dauphin, de l’Académie Mallarmé, 2018.